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Sylvain Rechu | Pérou extrême

Sylvain Rechu Pérou extrême

Numéro 96

Sylvain Rechu, passionné d’alpinisme et moniteur à l’ESF de La Norma, est parti en expédition au Pérou en mai et juin derniers en compagnie de deux amis pisteurs-secouristes (Matthieu Portefaix de L’Alpe d’Huez, Théo Camus d’Aussois). Il nous livre le récit de cette belle aventure.


« Après quatorze heures d’avion et huit heures de bus, nous sommes arrivés à Huaraz, ville de 200 000 habitants à 3000 m d’altitude au pied de la Cordillère blanche où nous avons passé nos deux mois d'expédition. Nous nous sommes acclimatés en douceur à Hatun Machai, un spot de grimpe perché à 4200 m d’altitude, complètement perdu entre les collines de la Cordillère noire. » Une fois acclimatés, les trois compères ont réalisé (en télémark pour Sylvain, en ski pour Matthieu et Théo) des itinéraires raides et esthétiques en style alpin et en autonomie.
Sur les sept sommets qu’ils ont tentés, ils ont pu en réaliser cinq, à commencer par l’Inshinca (5530 m, où ils ont skié la voie normale) et le Ranrapalca (6162 m, par la face nord-est technique et engagée, avec une pente soutenue à 55° sur 700 m). A suivi l’Alpamayo (5947 m), « une montagne dont nous rêvions depuis tout petits, encore plus belle et plus impressionnante que dans les livres. Nous y avons réalisé une escalade exceptionnelle dans des ice flutes formées à la perfection. »
Ils ont enchaîné avec le Quitaraju (6040 m), voisin de l’Alpamayo, et sa face nord skiée pour la première fois par Jean-Marc Boivin en 1978. « Nous étions sur l’arête sommitale à 6 heures du matin. Le soleil s’est levé timidement, nous gardons des images magnifiques et des moments inoubliables. C’était une descente pure, raide et esthétique : notre plus beau 6000 ! » A suivi le Huascaran Sur (6768 m), où ils ont mis une heure pour parcourir 100 mètres, effet de l’altitude oblige… Ils ont été la première expé cette année à gravir ce sommet éprouvant, « un beau combat mental et physique pour atteindre le sommet de ce gros dôme de neige. » Ils ont terminé leur périple en beauté par le Chopicalqui (6354 m) : « Une montée magnifique, une corniche sommitale gigantesque et au sommet, une vue dégagée sur toute l’Amazonie, de la poudreuse à la descente – que du bonheur ! »
Cet hiver, Sylvain reprend sa tenue de moniteur à l’ESF de La Norma, avant de tenter l’examen probatoire aspirant-guide l’an prochain et de repartir découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles montagnes « avec l’engagement et les sensations du ski de pente de raide » qu’il affectionne.

 

Photo du haut > De gauche à droite : Matthieu, Théo, Sylvain.

 

Propos recueillis par Anne Nguyen-Carrier

Photos Matthieu Portefaix