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Timothé Ceresa | À bloc !

Timothé Ceresa À bloc !

Numéro 120

Son nom figure toujours en bonne position dans le Top 10 du Challenge et au palmarès des mémoriaux ESF (5e du circuit ESF – Banque populaire AURA cette année). Rencontre avec un féru de compétition, à l’aube de la reprise.

 

L’histoire de Timothé Ceresa s’écrit entre le Vercors et les Belleville. S’il enseigne désormais aux Menuires, c’est à Villard-de-Lans qu’il a fait ses premières descentes, dans les cours de l’ESF locale. Une école de ski dont son grand-père fut le directeur et dans laquelle ses parents ont longtemps enseigné, avant de partir en Savoie. Adolescent, il rêve d’intégrer l’équipe de France de ski. Malgré quelques occasions pour se qualifier en Coupe d’Europe, Timothé n’atteint pas le très haut niveau mais le goût de la compétition, qui le pousse aujourd’hui à se dépasser tant sur les skis qu’en vélo, ne l’a jamais quitté. Toujours présent sur les mémoriaux ESF, il fait du Challenge des moniteurs un objectif à chaque fin de saison. 5e en 2013, 6e en 2015 et 2017, sans compter plusieurs victoires par équipe, il garde le podium en ligne de mire, prenant exemple sur certains de ses adversaires qui ont attendu de dépasser la trentaine pour devenir champion de France des moniteurs. Rendez-vous dans quatre mois à Val-Cenis !

 

Du Vercors aux Menuires

C’est sur le plateau du Vercors que le petit Timothé reçoit ses premiers cours de ski. « L’enseignement de la glisse, c’est une histoire de famille pour nous », retrace-t-il. « Mon grand-père était directeur de l’ESF avant que Gilles Chabert ne lui succède. Mes parents y ont enseigné, mes oncles aussi. » Plusieurs hivers difficiles, au tournant des années 2000, poussent les parents de Timothé à s’exiler aux Menuires durant la saison d’hiver. Il découvre alors la station savoyarde, tout en restant fidèle au club des sports de « Villard ». Intégré au ski-études, il choisit de suivre des cours par correspondance avec le CNED pour vivre à fond sa passion du ski.

 

Course vs enseignement

Malheureusement pour lui, ses résultats ne sont pas suffisants pour intégrer les meilleurs groupes. « J’ai manqué le train de la fédé. Mais j’ai quand même continué à m’entraîner et à courir, pour me faire plaisir et aller au bout de mes possibilités, même si je savais que je ne pouvais pas courir au plus haut niveau. » C’est finalement en 2009 qu’il décide de raccrocher, avant d’enfiler le pull rouge à l’ESF des Menuires et d’obtenir son diplôme en 2011.

 

Esprit de compétition

Au sein de l’ESF des Belleville, il trouve une équipe motivée, qui cherche à maintenir un haut niveau technique en s’entraînant. Avec Mathieu Hustache, Frédéric Covili, Nicolas Flage, Grégory Roux-Vollond et les autres, il continue de boxer des piquets. Un collectif qui fait mal puisqu’en 2012, à domicile, ils étaient onze qualifiés pour la grande finale ! « L’esprit de compétition était important lorsque Guy-Aimé Hudry était directeur, et il le demeure avec Jean-Sébastien Lainé », confirme Timothé. Vainqueurs du Challenge de la performance en 2017 et deuxièmes en 2018, Timothé et ses comparses seront encore présents à Val-Cenis pour truster les podiums.

 

Mémoriaux ESF

En plus de cet entraînement régulier (le matin avant les cours ou pendant les périodes plus creuses) et des ouvertures, Timothé participe à une dizaine de mémoriaux chaque saison, « pour rester dans le coup et passer de belles journées avec les autres moniteurs des Menuires. On y va à trois ou quatre, ou même parfois à dix, voire quinze. On passe la journée à faire la course à fond, puis on mange ensemble avant de rentrer. Ce sont toujours de bons moments de partage. » Sur ces courses, il croise des moniteurs plus âgés toujours piqués de compétition. « Si mes genoux me laissent en paix, j’espère bien être comme eux dans vingt ans et pouvoir toujours prendre le départ », sourit-il.

 

Challenge : objectif podium

Timothé a souvent flirté avec le podium au Challenge des moniteurs. Il se souvient particulièrement de sa 5e place en 2013 à L’Alpe d’Huez, associée à une victoire collective. « C’était la première fois qu’on gagnait la finale par équipe avec Mathieu Hustache. C’est un super souvenir. Remporter le bouclier, monter sur le podium, ça reste toujours un beau moment. » En 2015 et 2017, il termine 6e, toujours en embuscade. Avec les années, il a appris à gérer la pression particulière du Challenge. « Quand je vois qu’il y en a qui ont attendu de passer la trentaine pour gagner, ça me donne espoir pour les années à venir », assure-t-il. Ce n’est pas Christophe Depoilly, lauréat en 2016, qui dira le contraire !

 

Skieur… et sprinteur

Depuis quatre ans, le ski doit partager le cœur de Timothé avec sa nouvelle passion : le cyclisme. Et pas n’importe lequel, puisqu’il participe à des critériums de pignon fixe (vélo à une seule vitesse). Au sein de l’équipe allemande 8bar, il court un peu partout durant l’intersaison. « Avant, je faisais déjà du vélo mais seulement pour me préparer physiquement. Là, ça me permet de me mettre dans la compétition d’une autre façon. » À l’exception de quelques semaines de renfort à l’ENSA, il passe désormais son été sur la selle, et peut attaquer l’hiver fin prêt.

 

 

 

 

 

 En bref 

• 31 ans.

• Le métier : l’ancien coureur est devenu un moniteur comblé depuis qu’il a enfilé le pull rouge. « J’aime le contact avec les gens. Transmettre des sensations, la passion qui te fait te lever tous les matins, c’est super. » Quel que soit le niveau, il prend plaisir à enseigner. « Avec les débutants, le travail est très gratifiant. J’ai aussi accroché avec le côté entraînement qu’on retrouve sur les stages compétition. Les deux me plaisent bien. »

 

Hugo Richermoz

Photos Zoom, G. Falski