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Yann Dumax-Baudron | Vous avez dit polyvalent ?

Yann Dumax-Baudron Vous avez dit polyvalent ?

Numéro 117

Des piquets au skicross en passant par le freeride, le moniteur de Megève est un skieur à l’état pur. Pluri-disciplinaire et multi-talent, il faudra encore compter sur lui au Challenge des moniteurs à L’Alpe d’Huez.

 

Yann Dumax-Baudron a plus d’un tour dans son sac. Coureur de coupe d’Europe en ski alpin, il a basculé vers le skicross en 2010 et ferraillé avec les meilleurs pendant quatre saisons, participant à l’essor de la discipline en France avant d’arrêter sa carrière en 2014 suite à des problèmes de genoux récurrents. Mais cet ancien vainqueur du Skiopen Coq d’or est également un freerider averti, puisqu’il participe depuis plusieurs saisons au Freeride World Qualifier, continuant de sillonner la planète ski pour rider les plus belles faces… sans perdre de vue la recherche de performance. Moniteur à l’ESF de Megève (toujours bien représentée au Challenge des moniteurs) il affiche trois podiums de rang en skicross, dont une victoire l’an dernier aux Menuires. Également placé dans la grande finale (il a terminé 22e lors de la dernière édition), ce touche-à-tout amoureux de la glisse n’est pas près de raccrocher son dossard. Rencontre avec un passionné qui a le ski dans le sang.

 

Histoire de famille

Depuis ses débuts au ski-club Passy-Varan, Yann Dumax-Baudron s’est pris de passion pour la glisse. Un goût du ski que lui ont transmis ses parents, fervents adeptes de la discipline. Il se distingue rapidement par ses résultats, remportant même le Coq d’or dans ses jeunes années. Sa progression l’amène jusqu’en coupe d’Europe. Si ses résultats ne lui permettent pas d’être retenu dans les groupes fédéraux, sa carrière est loin d’être terminée.

 

L’aventure skicross

En 2010, il décide de se lancer dans le skicross. « J’avais rencontré Michel Lucatelli. Mon profil l’intéressait pour intégrer le groupe qui préparait Sotchi. Je n’ai pas hésité longtemps et j’ai dit Bingo ! » Il intègre donc le groupe, en même temps que Jonathan Midol, Jonas Devouassoux ou encore Jean-Frédéric Chapuis. « C’était un sport nouveau pour nous, qui nous permettait de nous envoyer sur des parcours variés avec un bon niveau technique. » Il reste quatre ans sur le circuit, une « super période » avec quelques excellents souvenirs, notamment ses podiums en coupe d’Europe ou une 12e place en coupe du monde, en 2011.

 

Freeride World Qualifier

Non retenu pour les JO de Sotchi, Yann met un terme à sa carrière en 2014. « J’ai eu pas mal de soucis avec mes genoux, donc j’ai préféré arrêter là ». Mais il ne dit pas adieu pour autant à la compétition et se lance sur le circuit Freeride World Qualifier. « J’essaye de décrocher une place sur le Freeride World Tour en faisant un maximum d’étapes », explique-t-il. Une reconversion qui lui permet de continuer de voyager, découvrir de nouveaux spots et aussi d’assouvir sa soif de confrontation sportive.

 

Challenge

Quand arrive la fin de l’hiver, Yann troque ses « fats » contre des planches plus fines pour s’entraîner en vue du Challenge des moniteurs. « C’est assez éclectique dans la saison puisque je passe du freeride à l’enseignement, sans oublier les entraînements pour le Challenge en fin de saison. Tant que je peux rester dans ce milieu et m’éclater sur les skis, je suis heureux », assure-t-il. Sur ses trois participations à l’épreuve de skicross, il a obtenu deux 3es places, avant de monter l’an passé sur la plus haute marche du podium. « On m’attendait au tournant et ça a été un gros plaisir de pouvoir représenter mon ESF de cette manière. Il y avait beaucoup de monde pour m’encourager, c’était super. » Il a également défendu les couleurs de son ESF lors de la grande finale, prenant la 22e place. « J’aime bien essayer d’être performant partout », confirme-t-il.

 

Une compétition à part

Même s’il a couru partout dans le monde, l’ambiance du Challenge l’a emporté lors de sa première participation. « J’ai des souvenirs de mon premier départ en slalom, à L’Alpe d’Huez, où j’avais plus de pression que pendant certaines coupes du monde de skicross. Avoir la chance de courir contre des mecs comme Frédéric Covili, qui étaient et sont toujours mes idoles, ça fait vraiment plaisir. Le Challenge me permet de pouvoir me confronter aux autres sans m’entraîner toute la saison pour ça. » En skicross, le niveau l’a impressionné. « On est presque 500 à vouloir se qualifier, c’est énorme. On se retrouve souvent en quart ou en demi-finale avec d’anciens coureurs de coupe du monde ou coupe d’Europe. » Rendez-vous est pris pour L’Alpe d’Huez, où il tentera de conserver son titre !

 

Yann Dumax-Baudron en bref 

• 29 ans. Originaire de Saint-Gervais.

• Coupe d’Europe de skicross : 2e à Val-Thorens en 2012, 1er à Orcières en 2013.

• Challenge des moniteurs : 3e en skicross en 2015 et 2016, 1er en 2017.

• Le métier : loin de faire de l’enseignement une routine face à l’adrénaline des compétitions, Yann prend énormément de plaisir à transmettre sa passion. « C’est génial de pouvoir apprendre le ski aux petits, ça leur ouvre des portes et si je peux les faire progresser dans mon sport et qu’ils se régalent, c’est top. » Au Challenge, il retrouve les très nombreux collègues de son ESF qui continuent de garder une pratique compétitive. « On est un bon noyau à l’ESF de Megève. On est environ 80 chaque année à participer au Challenge, et il y a une bonne émulation entre nous. » Une passion qui transparaît évidemment au niveau des résultats.

 

Hugo Richermoz

Photos Agence Zoom